Mon ami Jean-Pierre
Il a été mon premier ami dans l’enfance. Il habitait au-dessus de notre appartement à Aix-en-Provence, et avait 2 ans de plus que moi, entre 6 et 12 ans ça compte !
Jean-Pierre a été un peu comme un grand frère pendant quelques années, je l’admirais, c’était « un grand » ! Comme j’étais un peu casse-cou et intrépide, je crois que ça compensait un peu la différence d’âge pour les aventures à vélo ou les acrobaties sur les grilles de la résidence. Il avait bien une sœur de mon âge, mais j’avais déjà 2 petites sœurs encombrantes à la maison, alors Anne-Marie ne m’intéressait guère !!!
Jean-Pierre était bienveillant avec moi, il me parlait d’escrime, qu’il pratiquait le jeudi, et j’avais le droit parfois de mettre son masque, il me montrait des positions d’escrimeur : le salut, ou en quarte !
Mais surtout… il me parlait de ses vacances à Saint-Quay-Portrieux, d’où était originaire sa famille et où habitaient ses grand-parents. Là-bas, Jean-Pierre faisait de la voile avec son oncle, sur un petit habitable : un Bélouga. Jean-Pierre me racontait ses navigations, je l’écoutais bouche bée, et j’en rêvais encore après. Je me revois encore dans sa chambre, l’écoutant sans tout comprendre, il me faisait partager son plaisir d’être sur la mer ! C’est lui qui a suscité mes premiers rêves de navigation. « Saint-Quay-Portrieux » est comme un mot magique, qui a pour moi depuis lors un parfum particulier de l’enfance, et chaque fois que je le vois écrit sur une carte ou que j’y passe, en voiture ou en bateau, les souvenirs délicieux affluent.
Plus tard, adolescent, Jean-Pierre allait aux Glénan, il est devenu Chef de Bord, et mon admiration ne vacillait pas !
En grandissant, les années nous ont éloignés, études très prenantes, médecine brillamment pour Jean-Pierre, puis la famille et l’activité professionnelle, la distance… Il s’est installé à Hyères, et moi , comme prédestiné, j’ai déménagé pour mon travail en Côtes d’Armor à 50km de Saint-Quay-Portrieux ! et j’y habite maintenant depuis plus de 30 ans… Tous deux nous naviguions avec passion, nous avions des nouvelles lointaines par nos parents respectifs, mais nous ne nous sommes jamais revus. J’ai souvent espéré qu’un jour nous nous croiserions en bateau dans des mers lointaines…
Hélas Jean-Pierre est trop tôt disparu…et je chéris son souvenir.
Il voyage avec moi sur IKESSO : sa photo veille sur mon périple depuis le panneau d’instruments de la table à cartes, et je suis certain que Jean-Pierre me guide parfois lorsque j’ai des décisions difficiles à prendre pour la navigation… comme ferait un grand frère…