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Le journal d’Olivier – dernière semaine

  • 24 janvier 2025
  • Jean-François Morier
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Le journal d’Olivier – Dernière semaine

Samedi 18 Réveil en fanfare ! Le bruit de l’ancre qui remonte me tire du sommeil. Jef et Patrick sont déjà sur le pont. C’est un choc qui les a fait réagir immédiatement. Patrick est encore en caleçon et en tee-shirt. Le bateau s’est encore rapproché du bord et on a touché soit avec le safran soit avec la quille. Il faut partir ça devient trop dangereux.
Patrick va à terre avec l’annexe pour détacher les amarres des arbres. Il se sert de l’une d’elles pour rejoindre le bord. Il les détache et je les réenroule sur le bateau. Puis je ramène Patrick vers Ikesso en tirant sur le cordage.
Puis Jef et Patrick prennent la décision d’aller vers une autre caleta pas trop éloignée et déjà visitée le 1erjanvier, caleta Olla. Mais les conditions de navigation sont défavorables et contre nous pour arriver à Olla.

Le capitaine prend la décision d’aller jusqu’à Bahia Yendegaya, à 3 heures de là, mais où l’abri semble beaucoup plus sûr par ce temps. La route est longue mais on n’a pas le choix.
Nous sommes confrontés à de forts clapots, courants contraire et fortes rafales de vent d’une moyenne de 40 nœuds. Sur le pont je ne suis pas malade mais je dois descendre aux toilettes le mal de mer s’empare de moi mais je tiens bon. Je somnole sur le pont pour essayer de contrôler cela. Au bout de 2h30 je dois de nouveau descendre, c’est sans doute dû au froid qui me traverse et là je suis malade, je nourris les poissons.
Nous arrivons avec beaucoup de difficultés à destination et jetons l’ancre vers 17h.
Les conditions de navigations étaient très difficiles le courant et les vents nous empêchaient de tenir le cap et nous obligeaient à tirer des bords, même à sec de toile.
Ouf ! Nous sommes à l’abri. Je m’allonge dans la cabine où il me faudra plusieurs heures pour me réchauffer. Dîner et au lit. On est tous crevés !

Dimanche 19 Ce matin une bonne odeur me réveille le capitaine nous refait des pancakes.
Nous apercevons derrière les maisons, une grosse bute avec un poney. Nous descendonss à terre visiter cette ancienne estancia.
Il fait très beau ! C’est bien agréable après le mauvais temps que nous avons essuyé.
Le petit hameau est constitué de 4 ou 5 baraques faites de tôles et de bois, abandonnées depuis une dizaine d’année.
Finalement il y en a bien plusieurs chevaux. Dès que nous nous approchons ils s’enfuient dans la forêt. Ce sont des chevaux sauvages, nous en comptons 25 à 30 en liberté totale. Pour une fois ce n’est pas un paysage de pampa, c’est de l’herbage avec des grosses marguerites et une belle forêt. C’est magnifique encore une fois.

Lundi 20 Aujourd’hui nous restons à Yendegaya.
Il y a un point que je n’ai pas expliqué. Le capitaine se sert de cartes, de livres détaillés et de coordonnées GPS pour connaître au mieux là où nous pouvons jeter l’ancre et là où nous naviguons. Tous les éléments dont il a besoin pour naviguer et mouiller en sécurité. Les courants les marées, la direction et la force du vent. Il connait également les profondeurs de la mer que lui indique également le sondeur d’Ikesso. Malgré tout cela, les conditions météo peuvent changer très vite et il faut être très réactif et prendre des décisions rapides. C’est l’expérience qui est importante dans ces cas-là.

Ce qui explique que nous soyons partis vite de notre mouillage d’il y a 2 jours, ça devenait trop dangereux.

Mardi 21 Hier 2 voiliers ont jeté l’ancre à côté de nous, 1 anglais et 1 allemand.
Cela faisait 3 semaines que nous n’avions vu personne.
Le vent nous envoyait proche de l’allemand et nous avons dû reprendre notre ancre qui glissait sur la vase et nous éloigner un peu.
Nous sommes parti sce matin à 8h direction Ushuaia mais toujours côté Chilien de l’autre côté du Beagle. La mer est d’huile nous avons avancé au moteur, hélas pas de vent pour nous pousser.
Nous mouillons à 12h30 à la caleta Victor Jara d’où nous repartirons demain pour Puerto Williams où il sera plus que temps d’arriver pour le capitaine qui souffre vraiment d’une dent.
Durant le parcours nous admirons au loin les montagnes de Darwin.

Mercredi 22 Nous levons l’ancre à 7h et arrivons au Micalvi à 12h30 où nous nous amarrons à couple d’un voilier plus gros que nous qui est déjà à quai.
Manœuvre délicate car il faut maitriser l’approche, lancer des cordages aux marins qui sont sur le bateau et mettre les grosses bouées de protection entre les bateaux, bien que le voilier à quai ait déjà ses bouées de protection. Mais comme je vous le disais sécurité avant tout et respect des voiliers respectifs.
Jef est parti tout de suite à l’hôpital pour se faire soigner. Il est de retour 2h plus tard. Il a pu voir un médecin urgentiste qui lui a fait une perfusion de calmant en attendant le rdv avec un dentiste demain matin à 8h. Ca a bien calmé la douleur mais ça n’a pas tenu longtemps.
Nous avons pu prendre une douche, bien que les sanitaires soient vraiment crades ça fait du bien quand même. Le soir nous nous sommes fait un bon restau et au lit. Patrick a gouté un hamburger au « guanaco » (c’est un lama sauvage) c’est pas mauvais, pour Jef une grosse salade et pour moi une plancha au chorizo et au fromage. Allez voir la photo que devrait mettre Jef ! La portion est incroyable ! La planche fait la moitié de la table ! Bon j’exagère, mais quand même !
Le tout accompagné d’un très bon vin chilien. Restau sympa mais la musique est trop forte.

Jeudi 22 Le capitaine a pu voir le dentiste. Ouf ! nous sommes soulagés pour lui et il souffre moins. Par contre ça l’a mis complètement à plat.
Nous sommes restés tranquille, avons fait une grosse sieste et ensuite nous sommes allés déambuler dans Puerto Williams, Patrick et moi à la recherche d’un barbier.
Il y en a 2 mais bien qu’ils affichent « abierto »il n’y a personne. Tant pis, je verrai à Ushuaia sinon la personne qui vient me chercher à l’aéroport risque de ne pas me reconnaître. Ni la douane d’ailleurs. « Mais c’est pas vous sur le passeport ! »
A midi nous nous préparons une orgie de crudités ! Salade verte, carottes et betteraves rappées, avocat, ail et oignons.
Le soir nous mangeons Patrick et moi dans la pizzeria où nous étions allés il y a presque 1 mois de ça, et buvons un excellent vin chilien.
Jef étant trop fatigué pour nous accompagner, il est rentré se coucher. Ca fait 15 jours qu’il souffre et qu’il dort mal, il en a bien besoin.

Vendredi 23 dernier jour.
Hier Patrick avait réservé une voiture pour ce matin 9h. Nous sommes allés la récupérer et avons porté le linge à la laverie. En fait c’est le DJ que nous avons croisé dans le restaurant où nous sommes allés l’avant-veille, qui fait également office de blanchisseur.
Nous nous rendons compte, qu’ici les gens ont plusieurs jobs.
Nous avons fait 3 allers retours pour remplir des bidons de gasoil que nous ramenons au bateau. 30 litres le bidon, ça fait du sport ! Il nous en fallu pratiquement 8 pour faire le plein.
Le principe est simple nous amenons les bidons à bord et nous pompons le carburant avec une pompe électrique pour le verser dans un des 2 réservoirs du bateau.
Il faudra faire également le plein d’eau potable. Ils s’en occuperont demain ou après-demain avant leur départ pour le Cap Horn.
Nous avons déjeuner chez la dame qui tient un restaurant/café près du port des pêcheurs. Très gentille et très serviable. Elle parle espagnol, anglais et français couramment.
Repos, Jef et Patrick viennent de partir faire leurs courses pour la suite du voyage qu’ils feront avec Finn, un autre coéquipier qui arrive cette nuit.

Ce que je retiens de ce magnifique voyage : c’est l’attention dont j’ai été entouré par Jef et Patrick. Ils ont été aux petits soins avec moi, prenant le temps de m’expliquer beaucoup de choses, sur la navigation, les manœuvres, la météo, la mer, les courants, les marées etc…
Je suis bluffé par leur savoir, leur expérience et leur maîtrise de tout cela.
J’ai adoré tout ce que nous avons vu malgré le froid intense parfois. Je suis frileux, j’avoue, je portais 5 couches en haut, je suis même allé jusqu’à 6 ! (Record battu) 3 couches en bas, 2 paires de chaussettes, 2 paires de gants, mais je me suis régalé tellement c’était wahou ! Indescriptible !
Les photos sont très belles mais elles ne peuvent pas restituer ce que nous avons là ! Dans le cœur, dans les yeux, dans le nez et dans la tête.
Je n’ai pas le pied marin mais à part une journée qui a été particulièrement agitée et où j’ai nourri les poissons, je n’ai pas été malade du tout. C’était une navigation particulièrement douce qui nous a permis de profiter largement de cet endroit merveilleux.
La vie à bord a été très agréable grâce à leurs attentions au calme et à la paix dont nous jouissions. (« Tu te calmes ») OK les gars…Et à la bonne humeur permanente de Patrick.
Nous avons bien mangé (merci Patrick pour tes pains, pizzas et gâteaux, merci à Jef pour ses pancakes et nous avons bien bu et bien ri aussi.
Ce qui m’a frappé « igualmente » c’est la gentillesse des personnes qui vivent ici. Ils sont serviables, ils ont le sourire, ils vivent paisiblement bien que les conditions soient dures.
Et encore, je ne connais que l’été ici.
Et, j’ai eu le loisir de lire plusieurs livres et je vous conseille Dennis Lehanne et ces 2 romans :
« Un pays à l’aube » et « Le silence ». Super bien écrit ! Passionnant !
Egalement un policier qui tient en haleine « Petite sale » de Louise Mey.
Je vous laisse il faut que je prépare ma valise pour demain.
Continuez à suivre Ikesso !

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