Le Journal d’Olivier – 3ème semaine
Vendredi 10 janvier Nous avons levé l’ancre vers 8h ce matin et sommes arrivés à 12h30.
Finalement traversée plutôt calme jusqu’à la caleta Emilita.
Quelques baleines et pingouins aperçus au loin. La crique est magnifique et la vue au loin splendide. Il fait beau nous déjeunons et dinons sur le pont de bonnes lentilles.
Demain nous partirons admirer un autre glacier si les conditions météos sont favorables.
Repas : des pa… et non perdu : du riz et une omelette !
Samedi 11 janvier Départ 8h arrivée 18h
Nous avons pu finalement aller au bout du Seno Ventisquero (11 milles de long). Un peu de pluie au départ, puis frère soleil nous a accompagné. Il éclaire les glaciers et les monts enneigés, c’est fantastique encore une fois !
N’oubliez pas de regarder les photos c’est à couper le souffle.
Nous nous arrêtons quelques instants face à 2 glaciers, au milieu des glaçons. Il fait très froid forcément malgré le soleil.
Nous avons dû une nouvelle fois louvoyer entre les blocs de glace plus ou moins gros qui encombrent la mer. Heureusement Ikesso est particulièrement maniable, et Jef et Patrick slaloment à leur aise à petite vitesse <2 noeuds.
Nous redescendons le Seno intégralement et entamons le retour vers l’Est, pour jeter l’ancre dans la caleta Arroyo. Paysage de carte postale !
L’eau est limpide et tombe à pic à 2m du bord nous offrant facilement 5 à 7 m de profondeur et bien plus. Nous descendons mettre 3 amarres à terre pour bien nous retenir et préparer à subir le coup de vent annoncé.
Nous ne croisons toujours personne. Calme, paix et tranquillité.
Diner : des patates et une salade composée carottes, oignon rouge, thon, cœur de palmiers, pousses de soja, assaisonnée à l’huile de sésame.
Dimanche 12 janvier
Ce matin, il pleut fortement et nous décidons de changer de mouillage, car nous ne sommes finalement pas si abrités du clapot, le vent ayant changé de direction. Et hop direction Caleta Cachiyuyos qui n’est quà 200m de là, mais mieux protégée !
Pour ma part, ça commençait à secouer pas mal et le mal de mer montait.
Ouf, merci à Jef et Patrick d’avoir pris la décision de changer d’endroit !
Nous terminons notre manœuvre trempés mais nous sommes très bien abrités. Merci !
Boisson chaude et repos bien mérités. Patrick nous fait des galettes au sarrasin salées et sucrées.
Miam ! Un régal ! Accompagnées de cidre bien entendu.
Lundi 13 janvier
Nous devions laisser passer des vents annoncés violents à l’abri du mouillage, mais finalement la météo est clémente, donc nous prenons la décision de bouger.
Départ 10h pour rejoindre l’Estéro Coleane où nous allons rester quelques jours, de grosses rafales de vent étant de nouveau annoncées. Nous empruntons le Barros Merino, un passage entre les îles Gordon et Thomson, pour entamer le retour via le Brazo Sudoeste du Canal Beagle. L’Estéro Coloane est une baie magnifique : 2 glaciers à portée de vue et une cascade géante. Nous mettons 3 points d’attache à terre en plus de l’ancre bien sûr.
Nous avons vu des otaries et des dauphins. Frère soleil est toujours au rendez-vous entre 2 ondées. Génial ! Repos et d’autres jeux et lecture.
Nous mangeons une bonne soupe de poissons avec des farfalles.
Mardi 14 janvier Aujourd’hui nous ne bougeons pas. Nous avons essayé de débarquer avec Jef pour atteindre le sommet d’une butte et admirer le paysage, mais la pampa est trop dense et raide. Impossible de grimper à travers les arbres et le sol détrempé dans lequel nous nous enfonçons à chaque pas, à y laisser nos bottes. Pas moyen de trouver un passage praticable sans risque.
Important : pendant les repos Jef et Patrick s’occupent du bateau de surveiller que tout fonctionne correctement au niveau mécanique et électrique.
Ils ont tout préparé mais ça ne les empêche pas d’échanger afin de trouver d’autres améliorations pour des meilleures conditions de navigation et de vie à bord d’Ikesso.
Repas : des patates sautées ! Patrick me montre sa recette. Un régal !
Mercredi 15 janvier Nous avons une fenêtre météo ce matin qui nous permet d’aller plus loin dans le Brazo Sudoeste, direction Caleta Istmo. En effet, un fort coup de vent est annoncé pour durer et nous risquons de rester bloquer plusieurs jours, alors nous préférons avancer sur la route du retour. Ce matin 8°C dans le bateau et -1°C dehors avec une pluie glaçante au départ à 7h30.
Puis finalement nous laissons les nuages derrière nous et frère soleil nous accompagne encore une fois. Je crois qu’il a décidé de prendre des vacances avec nous. Compagnon de voyage bien agréable il est le bienvenu. Il nous offre des paysages fantastiques avec une luminosité incroyable. Regardez les photos !
Avec le vent qui nous pousse, très variable en force, nous déroulons le foc. Nous devons fréquemment le passer d’un côté à l’autre. Le parcours est agité. Dans le canal, avec les courants de marée, le niveau de profondeur accidenté et les rétrécissements du Canal (0,3 mille au passage le plus étroit, et 0,8 mille en moyenne), il y a pas mal de remous et de clapot.
Au final, la météo est meilleure que prévue et nous entrons dans l’Estéro Yishka pour jeter l’ancre vers 13h derrière un petit isthme boisé, en prenant 2 points d’ancrage sur des arbres à terre.
La vue est bien dégagée et nous sommes apparemment bien à l’abri des gros vents annoncés.
Jef cuit un gâteau sarrasin, pommes et noix. Ça sera délicieux au petit déjeuner…
Jeudi 16 : nous restons au mouillage, le bateau se balance dans les rafales (maximum 33 nœuds pour le moment, mais on en attend plus de 40…), Patrick joue au boulanger et nous prépare 2 pains : on met un peu de chauffage pour faire lever les miches !!! Mais ça m’arrange aussi, car il ne fait pas très chaud à mon goût…et je peux enfin ôter une couche de vêtements… Mais comment font Jef & Patrick ?
Ce soir nous mangeons des bonnes pizzas préparées par Patrick, accompagné d’un Malbec argentin.
Vendredi 17 : 2ème jour au mouillage à l’abri. Ca a soufflé toute la matinée les rafales atteignant jusqu’à 48,5 nœuds. Puis ça s’est calmé d’un coup vers 11h.
Silence incroyable, c’est magique, la nature est surprenante.
Hier après-midi Patrick a préparé du pain et de la pâte pour des pizzas qu’il nous a faites le soir même. On s’est régalé !
Nous n’avons plus de crudités… ni tomates, ni avocats, ni carottes, il nous reste des patates.
Finalement journée très agitée ! Les rafales se sont intensifiées et le vent est tournant.
Il a rapproché Ikesso dangereusement vers le bord. Il a fallu remonter l’ancre, s’éloigner et jeter l’ancre plus loin. Une amarre s’est détachée du bateau en restant accrochée à un arbre. Nous sommes allés en annexe la rechercher et la rattacher à Ikesso, manœuvre rendue difficile par les fortes rafales.