1er mouillage sauvage en Patagonie
44°31’8 Sud et 65°22’1 West : Puerto Santa Elena
C’est notre 1er mouillage sauvage en Patagonie : à l’abri du vent d’Ouest qui souffle fort (ici le vent d’Ouest est un vent de terre)… Nous sommes à l’ancre, la côte est déserte et nue, à part une petite cahute de pêcheurs, vide. Aucun autre bateau en vue, nous ne sommes pas sur les côtes bretonnes où la moindre petite crique est visitée !
Par 6m de fond à marée basse, nous avons mouillé 50m de chaîne derrière notre ancre de 35kg, afin de bien tenir dans les rafales qui montent à 44 nœuds. La mer clapote, se couvre de petits moutons, et reflète le ciel : elle est bleue s’il n’y a pas de nuage, et vert-gris quand le ciel est couvert. Pas question de baignade : à 12°C, l’eau est froide !
Pas de voisin, pas de signal téléphone, nous sommes seuls et isolés… Pour alimenter le blog, nous préparons des articles et sélectionnons des photos, mais il faudra attendre d’approcher d’une ville pour télécharger tout cela et satisfaire la curiosité de nos lecteurs !!!
Nous espérons descendre à terre, notamment Jean-Yves muni de son arsenal d’appareils photo, pour découvrir la faune locale et admirer notre beau bateau au mouillage. Mais le vent est trop fort pour tenter un débarquement, d’autant plus que la plage de galets ne semble pas très accueillante pour l’annexe… Donc pas de risque et…nous faisons la sieste ! On verra plus tard !
La magie du mouillage forain, c’est la douceur des mouvements quand le bateau danse sur le clapot et qu’il tourne un peu dans le vent, on se sent bercé. C’est aussi le calme car les voisins (s’il y en a) sont loin, on est donc plus avec les éléments et la faune. Quand ce mouillage est loin de toute habitation et connexion, comme à Santa Elena, c’est une vraie parenthèse. L’équipage prend le temps de se reposer, de vaquer à des occupations calmes, lectures, musique, contemplation, sieste…car le bateau est au repos et ne nécessite pas la même attention qu’en navigation.
A l’abri dans le cockpit, la musique du vent qui siffle en rafales dans le mât et les haubans me fait lever la tête ; d’un œil je surveille que l’ancre n’a pas dérapé en consultant les repères pris, puis j’observe les reflets du soleil sur la mer argentée, la course de l’ombre des nuages sur les rives arides… et je retourne à mon clavier, pour tenter avec des mots de vous raconter tout cela et vous faire partager ce rêve que je vis ici et maintenant : c’est magique !
1 commentaire
Continue à nous faire rêver à ces contrées lointaines où la vie trépidante est loin Merci pour toutes les photos que vous nous envoyez.Et je retrouve les poèmes de Baudelaire ou les excursions de hardis navigateurs impressionnés par une nature encore vierge .Et je me remémore les récits d’explorateurs qui avaient fait ce voyage et nous enchantaient par leurs films ,photos et surtout leurs récits où il n’était pas question de prouesse mais d’un.voyage planifié , comme.toi ,des années durant et qui s’était concrétisé..Genevieve